L’Arménie s’éloigne encore un peu plus de la Russie, après qu’elle a annoncé ce jeudi qu’elle n’avait plus besoin des gardes-frontières russes, déployés à l’aéroport international de sa capitale Erevan depuis trente-deux ans.

En vertu d’un accord entre Erevan et Moscou, signé en 1992, la Russie était chargée du contrôle des frontières à l’aéroport de Zvartnots, mais aussi avec les frontières turques et iraniennes.
A l’époque, l’Arménie devenue indépendante avec la désagrégation de l’URSS en 1991, ne disposait pas de ses propres gardes-frontières.
Mais, selon le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoïan, « l’Arménie a désormais les capacités institutionnelles nécessaires pour assurer le contrôle des frontières » à l’aéroport.
« Nous avons informé la Russie que (son) aide n’était plus nécessaire pour effectuer le contrôle des frontières à l’aéroport de Zvartnots », a-t-il indiqué jeudi.
Cette décision ne concerne toutefois pas les gardes-frontières russes positionnés à des postes frontaliers.
Des relations arméniennes et russes dégradées
Fin février, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait annoncé que son pays gelait « en pratique » sa participation à une alliance militaire avec la Russie, l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).
Depuis la reprise militaire par l’Azerbaïdjan de l’enclave séparatiste du Haut-Karabakh, en septembre 2023, les relations entre l’Arménie et la Russie se sont fragilisées. L’absence de réaction des troupes russes à l’invasion azerbaïdjanaise a provoqué le mécontentement tout particulier du gouvernement arménien.
Déjà en novembre 2023, l’Arménie avait boycotté un sommet de l’alliance en novembre, estimant que « les actions de l’OTSC [n’étaient] pas alignées avec les intérêts de l’Arménie ».
Depuis quelques mois, l’Arménie a accéléré son rapprochement avec des partenaires occidentaux, les États-Unis et la France en tête.
Par ailleurs, l’adhésion de l’Arménie à la Cour pénale internationale a attisé les tensions avec Moscou, Erevan étant désormais tenu d’arrêter le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt, s’il venait à se rendre dans le pays.