De source bien informée DD a appris que le ministère des Armées souhaite que le SAMP/T NG (Système sol-air moyenne portée/terrestre nouvelle génération) soit acheté dès 2026-2027.
Nos sources affirment qu’il devrait être plus performant que le missile Patriot américain, réputé pour sa capacité à dépasser la vitesse du son. Par ailleurs, le SAMP/T NG dépasserait les systèmes russes et iraniens.
Le Ministère des Armées souhaite que les expérimentations du SAMP/T NG soient mises en oeuvre plus rapidement pour savoir jusqu’où ses performances pourraient être poussées.
Les objectifs de livraison sont de l’ordre de huit batteries d’ici à 2030 puis quatre autre batteries en 2035. Ces informations figurent plus en détails dans la loi de programmation militaire 2024-2030.
En Europe, les Allemands sont divisés sur l’achat de ce système de lanceur de missiles. La chancellerie préfère acheter du matériel américain, fidèle à la tradition allemande depuis l’après Deuxième guerre mondiale.
En revanche, « l’Etat profond », dont on comprend mal la signification exacte, serait plus partant pour investir dans le SAMP/T NG.
Parmi les nouveautés du SAMP/T NG figurent :
Le Ground Fire 300 de Thales pour la France, Kronos GM HP de Leonardo pour l’Italie)
Le missile ASTER 30 B1NT capable d’intercepter des missiles d’une portée supérieure à 600 km
Un nouveau module de commandement et de contrôle
Jusqu’à 6 lanceurs avec 8 missiles chacun, pour un total de 48 missiles prêts à être tirés
Le SAMPTE devrait aussi être capable d’intercepter des missiles hypersoniques.
Dans un communiqué conjoint publié samedi après-midi, les ministères des Affaires étrangères français, britanniques et allemands ont fermement condamné la poursuite par l’Iran du développement de son programme nucléaire civil. Voici le communiqué du Quai d’Orsay en français et en anglais.
DÉCLARATION CONJOINTE DES PORTE-PAROLE DES
MINISTÈRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA FRANCE,
DE L’ALLEMAGNE ET DU ROYAUME-UNI
IRAN/JCPoA
15 juin 2024
Les gouvernements de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni condamnent les dernières mesures de l’Iran, telle que rapportées par l’AIEA, visant une nouvelle expansion de son programme nucléaire.
L’Iran a pris des mesures supplémentaires qui vident le JCPoA de son contenu, en alimentant des dizaines de centrifugeuses avancées supplémentaires au site d’enrichissement de Natanz ainsi qu’en annonçant l’installation de plusieurs centaines de centrifugeuses supplémentaires dans les sites de Fordo et de Natanz. Ces mesures vont encore augmenter le stock d’uranium enrichi et les capacités d’enrichissement de l’Iran, dont les niveaux ont d’ores et déjà dépassé les limites fixées par le JCPoA. Cette décision représente une escalade supplémentaire du programme nucléaire de l’Iran, qui emporte des risques importants de prolifération. La décision de l’Iran d’augmenter significativement sa capacité de production dans l’installation souterraine de Fordo est particulièrement inquiétante.
Il n’est pas acceptable que l’Iran présente ces mesures comme une réaction à l’adoption par le Conseil des Gouverneurs de l’Agence internationale de l’Energie atomique d’une résolution appelant à la coopération, attendue de longue date, de l’Iran sur les garanties. L’Iran a une obligation légale au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de mettre pleinement en œuvre son accord de garanties, qui est distinct du JCPoA.
Nous restons attachés à une solution diplomatique empêchant l’Iran de développer une arme nucléaire.
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JOINT STATEMENT BY THE SPOKESPEOPLE FOR THE FOREIGN MINISTRIES OF FRANCE, GERMANY AND THE UNITED KINGDOM
We, the governments of France, Germany and the United Kingdom, condemn Iran’s latest steps, as reported by the IAEA, to further expand its nuclear programme.
Iran has taken further steps in hollowing out the JCPoA, by operating dozens of additional advanced centrifuges at the Natanz enrichment site as well as announcing it will install thousands more centrifuges at both its Fordow and Natanz sites. These steps will further increase Iran’s enriched uranium stockpile and enrichment capacity, which already significantly exceed JCPoA limits. This decision is a further escalation of Iran’s nuclear programme, which carries significant proliferation risks. Iran’s decision to substantially increase its production capacity at the underground Fordow facility is especially concerning.
Presenting such steps as a reaction to the IAEA Board of Governors’ adoption of a resolution calling for Iran’s long overdue cooperation on safeguards is not acceptable. Iran is legally obliged under the Non-Proliferation Treaty to fully implement its safeguards agreement, which is separate to the JCPoA.
We remain committed to a diplomatic solution preventing Iran from developing nuclear weapons.
Alors que les partis politiques se recomposent depuis la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche dernier, l’actualité diplomatique bat son plein. Retour sur huit jours d’intense activité diplomatique suivie par DécalageDiplo.
Au programme :
L’Ukraine ovationnée aux commémorations des 80 ans du débarquement, la Russie, grande absente
La visite de Zelensky à l’Elysée et au ministère de la Défense et les nouveaux projets de don d’armements de la France à l’Ukraine
La conférence du Pakistan à l’Unesco
Omaha Beach : la réunion du seul monde occidental
Il s’agit bien-là d’une petite révolution historique, mais qui n’est pas sans importance symbolique. Le 6 juin, plusieurs dizaines de chefs d’Etat ont participé à la commémoration internationale du débarquement sur les plages de Normandie à Saint-Laurent-sur-Mer. C’est là que se situe Omaha Beach, où plusieurs milliers de soldats, des Américains pour l’essentiel, sont morts pour sauver la France du joug nazi.
Mais dans le contexte de la guerre en Ukraine, cette cérémonie revêtait un reflet tout particulier : seuls les chefs d’Etat des pays de l’Europe démocratique étaient présents. La Russie, dont le rôle dans la Seconde Guerre mondiale fut crucial pour la défaite de l’Allemagne nazie. Il était d’abord prévu que Vladimir Poutine soit invité, puis seulement une délégation. Finalement, sous la pression de l’Ukraine, aucun représentant russe n’était invité à l’événement.
La grande star de la cérémonie du 6 juin était sans surprises le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, longuement applaudi par la foule à son arrivée.
Dans son discours de clôture, le président Macron a réaffirmé le caractère primordial de la liberté des peuples face à la montée en puissance des régimes autoritaires en impérialistes. La résistance du peuple ukrainien était sa référence majeure :
« face au retour de la guerre sur notre continent, face à la remise en cause de tout ce pourquoi ils se sont battus, face à ceux qui prétendent changer les frontières par la force ou réécrire l’histoire, soyons dignes de ceux qui débarquèrent ici. Votre présence ici, en ce jour, Monsieur le Président d’Ukraine, dit tout cela. »
À la suite de ces mots, le public tout entier s’est mis à applaudir le président ukrainien au cours d’un standing ovation initiée par le président américain, Joe Biden.
Le président français a ensuite enchéri en louant la « bravoure » et « le goût de la liberté » du peuple ukrainien. « Nous sommes là et nous ne faiblirons pas » a-t-il encore martelé.
L’absence de la Russie le 6 juin rappelle à notre mémoire l’absence de tout leader soviétique lors des commémorations du débarquement en 1984. En 2014, Vladimir Poutine était présent aux soixante-dix ans du débarquement aux côtés de Barack Obama : mais il s’agit là d’une scène que l’on ne reverra pas de sitôt.
Au lendemain de sa visite à Omaha Beach, le président ukrainien s’est rendu à Paris, pour s’entretenir avec Emmanuel Macron puis avec le ministre aux Armées.
Après une courte cérémonie militaire aux Invalides, Sébastien Lecornu et Volodymyr Zelensky se sont rendus au site du ministère de la Défense à Balard, dans le XVe arrondissement de Paris. L’objectif de cette visite était la signature de lettres d’intention pour développer la coopération en matière d’armement entre la France et l’Ukraine.
M. Lecornu a fait visiter au président ukrainien plusieurs armements fabriqués par les entreprises françaises et dont la France souhaite fournir l’Ukraine en plus grandes quantités : le canon César, construit par KNDS, le missile Aster, etc.
Au cours de cette visite, les présidents des conglomérats d’armements français et ukrainiens ont signé des lettres d’intentions dont voici le contenu principal :
▪️La première lettre porte sur la mise en place d’un centre de maintenance des canons Caesar
▪️ La seconde (sur l’impression 3D des pièces de rechange) par :
• KNDS France (Nicolas Chamussy)
• ENMEK (Dmytro Chernykh)
▪️Puis, signature d’un contrat de transfert de production des munitions des obus de 155mm par :
• Nicolas Chamussy (KDNS France)
• Yevheni Hrechyn (KZVV)
▪️Et enfin, la création de la filiale KNDS Ukraine, signature par :
• Philippe Petitcollin (Président de KNDS Groupe)
Les glaciers du Pakistan en discussion à l’UNESCO
Le troisième événement de la semaine que DécalageDiplo a suivi est la grande conférence organisée par l’ambassade du Pakistan à l’UNESCO sur le défi de la préservation des glaciers du Pakistan, qui possède aujourd’hui la plus grande surface de glaciers au monde.
Cette conférence fut introduite par l’ambassadeur du Pakistan à Paris, son Excellence Monsieur Asim Iftikhar Ahmad fut l’occasion de rappeler l’importance de la préservation des glaciers du Pakistan pour la préservation de l’environnement.
Les conséquences d’une fonte rapide dans certaines parties du pays, du fait des fortes chaleurs excédant parfois les 45 °C en été, sont des inondations massives dans les vallées, ainsi que des torrents de boue, provoquant des destructions de villages et de cultures.
L’Etat pakistanais affirme qu’il continue à mener des politiques de soutien à sa population pour faire face à ce phénomène de plus en plus récurrent.
Pour l’heure toutefois, certains glaciers comme le Karakohm continue à gagner en masse selon le CNRS de Grenoble, où travaillent les spécialistes mondiaux des glaciers, mais avec les changements climatiques en cours, cette situation pourrait bien ne pas durer.
D’après des sources bien renseignées, l’armée russe amasse et entraîne plusieurs unités à la frontière avec les pays baltes et la Finlande.
Cette nouvelle intervient alors même que l’armée russe serait en bonne voie de remporter le conflit en Ukraine toujours d’après nos sources. L’arrivée du matériel militaire occidental pour l’armée ukrainienne et les lourdes pertes subies ces derniers mois pourraient bien ne pas suffire à inverser la tendance.
Plusieurs éléments permettent d’affirmer cela. D’abord, la Russie est capable de tenir ses positions depuis plusieurs mois ce qui n’est pas le cas de l’Ukraine qui a reculé significativement à Kharkiv ces dernières semaines. D’autre part, l’armée russe possède une réserve d’hommes considérable pour les mois à venir. D’ici à 2026, elle pourrait atteindre le chiffre colossal de 1,5 million d’hommes, un chiffre que les Ukrainiens ne sont pas capables d’atteindre faute de ressources en hommes.
Enfin et contrairement à certaines affirmations un peu optimistes, l’armée russe possède des réserves en armement démesurées par rapport à l’Ukraine. Dès 2025, elle devrait par exemple être équipée de nouvelles unités de blindés, dont des véhicules de transport de troupes BMD 4 et de nouveaux missiles.
Quels moyens peut donc mettre en oeuvre l’Ukraine pour contrer ces avancées russes ? L’un d’entre eux est de frapper davantage de cibles civiles en Russie, dont les installations pétrolières, que les drones ukrainiens sont aujourd’hui en mesure d’atteindre.
Azerbaïdjan-Arménie
L’Arménie pourrait être envahie par l’Azerbaïdjan dans les six prochains mois d’après d’autres sources de haut niveau.
Parmi les motivations du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, figure le désenclavement de la région du Nakhitchevan, située à la frontière avec l’Iran et la Turquie.
Depuis l’invasion complète du Haut-Karabakh en septembre 2023, les Arméniens doivent se plier à plusieurs exigences azerbaïdjanaises en tant que vaincus, dont des concessions de terres, qui permettraient à l’Azerbaïdjan de retrouver progressivement sa taille sous l’Union soviétique. La vengeance des Azéris pout leur défaite contre l’Arménie durant la guerre de 1994 serait ainsi assouvie. Mais il est peu probable que le gouvernement arménien puisse remplir toutes les exigences de son voisin, ce qui pourrait donner un prétexte à Aliev de lancer une invasion.
Vladimir Poutine n’en serait pas peiné, au contraire. Il souhaiterait qu’un gouvernement pro-russe soit institué en Arménie pour faciliter son contrôle du Caucase, de même pour la Géorgie. La Russie et l’Azerbaïdjan étant alliés, Vladimir Poutine pourrait profiter d’une invasion azerbaïdjanaise pour installer un gouvernement arménien fantôme, élu démocratiquement et qui obéirait docilement aux ordres de Moscou. Un autre moyen serait de faire tomber le gouvernement via des manœuvres de déstabilisation qui sont déjà en cours d’ailleurs.
Depuis l’invasion du Haut-Karabakh que les Russes n’ont pas cherché à empêcher, le gouvernement de Nikol Pachinian s’est largement tourné vers la France et les Etats-Unis et les tensions diplomatiques entre Erevan et Moscou ont d’ailleurs cru ces dernières semaines. Le Premier ministre arménien a notamment lancé des accusations de propagande contre la chaîne de télévision Channel One, possédée par des Russes et qui est très critique de Pachinian. Ce dernier a fait interrompre la diffusion de la chaîne pendant quelques jours, fin mai.
A l’occasion d’une conférence organisée par le European Council On Foreign Relations, à l’ambassade de Lituanie, des membres de l’opposition biélorusse à l’étranger ont rappelé le rôle central et déstabilisateur du régime biélorusse en Europe. Décalage diplo était présent.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Biélorussie, voisine de la Russie, de l’Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie, est la base arrière des troupes russes. Médicaments, armes, camps d’entraînement au début de la guerre, la Biélorussie a représenté un élément clé dans les premiers mois de la guerre en Ukraine.
Le président biélorusse, Alexandre Lukachenko, sous forte influence de Vladimir Poutine, a fait preuve d’une docilité sans faille au début du conflit, du moins jusqu’en octobre 2022, date à laquelle les Russes ont tiré leur dernier missile sur l’Ukraine.
Depuis cette date, il souhaite une implication moindre dans les affaires russes, mais continue à collaborer, sans en avoir vraiment le choix. Lukachenko est installé depuis 1994 et tient le pays d’une main de fer. Il a d’ailleurs annoncé fin avril, à l’occasion du All-Belarussian People’s Assembly (ABPA), qu’il tiendrait des élections d’ici à 2025, si le peuple le demandait.
Une opposition persécutée
Lukachenko est toujours bien accroché au pouvoir et permet à Vladimir Poutine de maintenir son influence en Europe centrale. Une opposition minoritaire et persécutée tente toutefois de contester sa domination depuis l’étranger.
Son principal leader s’appelle Sviatlana Tsikhanouskaya, réfugiée hors de Biélorussie et dont le mari, le youtubeur et activiste pro-démocratie, Sergueï Tikhanovski, est en prison en Biélorussie depuis 2020, pour avoir annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles biélorusses.
Dans une vidéo de cinq minutes, diffusée au début de la conférence, elle a dénoncé la dureté du régime en place et la difficulté croissante pour les Biélorusses à l’étranger d’obtenir des papiers, qui à l’heure actuelle ne peuvent être délivrés qu’en Biélorussie et non-pas dans un consulat ou une ambassade. L’opposition appelle urgemment la Communauté internationale à agir. Certains de ses membres accusent d’ailleurs cette dernière de ne pas prendre sérieusement la menace biélorusse.
Une question biélorusse mal comprise
L’ambassadeur de la Lituanie à l’UE, Arnoldas Pranckevicus a souligné le manque de stratégie des Etats européens face à la menace biélorusse. « Trop longtemps, la Biélorussie a été considérée comme un problème régional et non pas européen.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’on commence à réaliser que cette approche était erronée » a souligné Arnoldas Pranckevicus. Il a rappelé les principales actions menées aujourd’hui par la Lituanie pour diminuer l’influence biélorusse : le blocage de l’entrée de produits biélorusses, souvent issus de Russie, à la frontière lituanienne.
Une fois les biens entrés en Lituanie, ils sont dans le marché commun de l’UE et peuvent ainsi circuler d’un Etat à l’autre sans aucun contrôle. Depuis le début de la guerre en Ukraine l’on estime que 130 millions d’euros de marchandises auraient transité par la frontière lituanienne vers la Russie.
Mais les chiffres dans le sens inverse donnent le vertige. Selon les données de la Commission européenne, en 2022, c’est presque 1.2 milliard d’euros de biens, en particulier des céréales et des hydrocarbures, qui sont ont traversé les frontières des Etats baltes de Russie ou de Biélorussie. Preuve, s’il en est, que les sanctions de l’UE contre la Russie ont échoué jusqu’à aujourd’hui.
Faire tomber le régime biélorusse
C’est sans surprises l’appel des représentants de l’opposition biélorusse, dont une des voix éminentes est Vytis Jurkonis, président du Freedom House Office à Vilnius et professeur associé à l’Université de Vilnius. « Le régime est le problème a-t-il insisté. C’est contre celui-ci que nos efforts doivent être concentrés« .
Bien qu’il ne soit ni de nationalité, ni d’ascendance biélorusse, Vytis Jurkonis est aujourd’hui un des principaux porte-voix des opposants à Loukachenko.
Aujourd’hui, la diaspora biélorusse est présente par milliers dans plusieurs pays d’Europe centrale et de la Baltique, dont la Pologne, la Lituanie, où ils sont environ 6 000, ou encore la République tchèque.