L’Arménie remercie les troupes russes stationnées à l’aéroport international de Erevan

L’Arménie s’éloigne encore un peu plus de la Russie, après qu’elle a annoncé ce jeudi qu’elle n’avait plus besoin des gardes-frontières russes, déployés à l’aéroport international de sa capitale Erevan depuis trente-deux ans.

Nikol Pachinian rencontre Vladimir Poutine en Russie, en avril 2022.

En vertu d’un accord entre Erevan et Moscou, signé en 1992, la Russie était chargée du contrôle des frontières à l’aéroport de Zvartnots, mais aussi avec les frontières turques et iraniennes.

A l’époque, l’Arménie devenue indépendante avec la désagrégation de l’URSS en 1991, ne disposait pas de ses propres gardes-frontières.

Mais, selon le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoïan, « l’Arménie a désormais les capacités institutionnelles nécessaires pour assurer le contrôle des frontières » à l’aéroport.

« Nous avons informé la Russie que (son) aide n’était plus nécessaire pour effectuer le contrôle des frontières à l’aéroport de Zvartnots », a-t-il indiqué jeudi.

Cette décision ne concerne toutefois pas les gardes-frontières russes positionnés à des postes frontaliers.

Des relations arméniennes et russes dégradées

Fin février, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait annoncé que son pays gelait « en pratique » sa participation à une alliance militaire avec la Russie, l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

Depuis la reprise militaire par l’Azerbaïdjan de l’enclave séparatiste du Haut-Karabakh, en septembre 2023, les relations entre l’Arménie et la Russie se sont fragilisées. L’absence de réaction des troupes russes à l’invasion azerbaïdjanaise a provoqué le mécontentement tout particulier du gouvernement arménien.

Déjà en novembre 2023, l’Arménie avait boycotté un sommet de l’alliance en novembre, estimant que « les actions de l’OTSC [n’étaient] pas alignées avec les intérêts de l’Arménie ».

Depuis quelques mois, l’Arménie a accéléré son rapprochement avec des partenaires occidentaux, les États-Unis et la France en tête.

Par ailleurs, l’adhésion de l’Arménie à la Cour pénale internationale a attisé les tensions avec Moscou, Erevan étant désormais tenu d’arrêter le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt, s’il venait à se rendre dans le pays.