Le SAMP/T NG livré pour 2026-27 ?

Photo : Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu inaugure le salon de l’Eurosatory le 16 juin 2024, aux côtés de son homologue grec (à droite), Nikos Denidas. ©Maximilien Nagy
De source bien informée DD a appris que le ministère des Armées souhaite que le SAMP/T NG (Système sol-air moyenne portée/terrestre nouvelle génération) soit acheté dès 2026-2027.

Nos sources affirment qu’il devrait être plus performant que le missile Patriot américain, réputé pour sa capacité à dépasser la vitesse du son. Par ailleurs, le SAMP/T NG dépasserait les systèmes russes et iraniens.

Le Ministère des Armées souhaite que les expérimentations du SAMP/T NG soient mises en oeuvre plus rapidement pour savoir jusqu’où ses performances pourraient être poussées.

Les objectifs de livraison sont de l’ordre de huit batteries d’ici à 2030 puis quatre autre batteries en 2035. Ces informations figurent plus en détails dans la loi de programmation militaire 2024-2030.

En Europe, les Allemands sont divisés sur l’achat de ce système de lanceur de missiles. La chancellerie préfère acheter du matériel américain, fidèle à la tradition allemande depuis l’après Deuxième guerre mondiale.

En revanche, « l’Etat profond », dont on comprend mal la signification exacte, serait plus partant pour investir dans le SAMP/T NG.

Parmi les nouveautés du SAMP/T NG figurent :

  • Le Ground Fire 300 de Thales pour la France, Kronos GM HP de Leonardo pour l’Italie)
  • Le missile ASTER 30 B1NT capable d’intercepter des missiles d’une portée supérieure à 600 km
  • Un nouveau module de commandement et de contrôle
  • Jusqu’à 6 lanceurs avec 8 missiles chacun, pour un total de 48 missiles prêts à être tirés
  • Le SAMPTE devrait aussi être capable d’intercepter des missiles hypersoniques.

La Biélorussie : une menace pour l’Europe

A l’occasion d’une conférence organisée par le European Council On Foreign Relations, à l’ambassade de Lituanie, des membres de l’opposition biélorusse à l’étranger ont rappelé le rôle central et déstabilisateur du régime biélorusse en Europe. Décalage diplo était présent.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Biélorussie, voisine de la Russie, de l’Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie, est la base arrière des troupes russes. Médicaments, armes, camps d’entraînement au début de la guerre, la Biélorussie a représenté un élément clé dans les premiers mois de la guerre en Ukraine.

Le président biélorusse, Alexandre Lukachenko, sous forte influence de Vladimir Poutine, a fait preuve d’une docilité sans faille au début du conflit, du moins jusqu’en octobre 2022, date à laquelle les Russes ont tiré leur dernier missile sur l’Ukraine.

Depuis cette date, il souhaite une implication moindre dans les affaires russes, mais continue à collaborer, sans en avoir vraiment le choix. Lukachenko est installé depuis 1994 et tient le pays d’une main de fer. Il a d’ailleurs annoncé fin avril, à l’occasion du All-Belarussian People’s Assembly (ABPA), qu’il tiendrait des élections d’ici à 2025, si le peuple le demandait.

Une opposition persécutée

Lukachenko est toujours bien accroché au pouvoir et permet à Vladimir Poutine de maintenir son influence en Europe centrale. Une opposition minoritaire et persécutée tente toutefois de contester sa domination depuis l’étranger.

Son principal leader s’appelle Sviatlana Tsikhanouskaya, réfugiée hors de Biélorussie et dont le mari, le youtubeur et activiste pro-démocratie, Sergueï Tikhanovski, est en prison en Biélorussie depuis 2020, pour avoir annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles biélorusses.

Dans une vidéo de cinq minutes, diffusée au début de la conférence,  elle a dénoncé la dureté du régime en place et la difficulté croissante pour les Biélorusses à l’étranger d’obtenir des papiers, qui à l’heure actuelle ne peuvent être délivrés qu’en Biélorussie et non-pas dans un consulat ou une ambassade. L’opposition appelle urgemment la Communauté internationale à agir. Certains de ses membres accusent d’ailleurs cette dernière de ne pas prendre sérieusement la menace biélorusse.

Une question biélorusse mal comprise

L’ambassadeur de la Lituanie à l’UE, Arnoldas Pranckevicus a souligné le manque de stratégie des Etats européens face à la menace biélorusse. « Trop longtemps, la Biélorussie a été considérée comme un problème régional et non pas européen.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’on commence à réaliser que cette approche était erronée » a souligné Arnoldas Pranckevicus. Il a rappelé les principales actions menées aujourd’hui par la Lituanie pour diminuer l’influence biélorusse : le blocage de l’entrée de produits biélorusses, souvent issus de Russie, à la frontière lituanienne.

Une fois les biens entrés en Lituanie, ils sont dans le marché commun de l’UE et peuvent ainsi circuler d’un Etat à l’autre sans aucun contrôle. Depuis le début de la guerre en Ukraine l’on estime que 130 millions d’euros de marchandises auraient transité par la frontière lituanienne vers la Russie.

Mais les chiffres dans le sens inverse donnent le vertige. Selon les données de la Commission européenne, en 2022, c’est presque 1.2 milliard d’euros de biens, en particulier des céréales et des hydrocarbures, qui sont ont traversé les frontières des Etats baltes de Russie ou de Biélorussie. Preuve, s’il en est, que les sanctions de l’UE contre la Russie ont échoué jusqu’à aujourd’hui.

Faire tomber le régime biélorusse

C’est sans surprises l’appel des représentants de l’opposition biélorusse, dont une des voix éminentes est Vytis Jurkonis, président du Freedom House Office à Vilnius et professeur associé à l’Université de Vilnius. « Le régime est le problème a-t-il insisté. C’est contre celui-ci que nos efforts doivent être concentrés« .

Bien qu’il ne soit ni de nationalité, ni d’ascendance biélorusse, Vytis Jurkonis est aujourd’hui un des principaux porte-voix des opposants à Loukachenko.

Aujourd’hui, la diaspora biélorusse est présente par milliers dans plusieurs pays d’Europe centrale et de la Baltique, dont la Pologne, la Lituanie, où ils sont environ 6 000, ou encore la République tchèque.

MGCS : la France et l’Allemagne scellent un accord

Boris Pistorius et Sébastien Lecornu à l’hôtel de Brienne, le vendredi 26 avril 2024. c Maximilien Nagy
Vendredi matin, à l’occasion d’une rencontre bilatérale, les ministres de La Défense français et allemands, Sébastien Lecornu et Oscar Pistorius ont signé l’accord MGCS à l’hôtel de Brienne.

L’accord MGCS devrait désormais voir le jour, suite à la signature d’un premier accord entre Sébastien Lecornu et Boris Pistorius ce vendredi.

Au cours d’une conférence de presse l’hôtel de Brienne, les deux ministres se sont réjouis de la signature de cet accord équitable et innovant, qui devrait révolutionner la manière d’utiliser le char dans les années à venir. Grâce à son drone connecté et à l’usage de l’intelligence artificielle, le MGCS devrait être capable de mieux se protéger contre les attaques de l’adversaire, en particulier les attaques aériennes.

« C’est une rupture technologique, militaire et capacitaire qui va être véritablement puissante » s’est félicité le ministre de la Défense française.

Une innovation unique

Sébastien Lecornu, soutenu par son homologue allemand, a insisté particulièrement sur le caractère ambitieux du projet.

Pour l’heure, le MGCS est le seul projet de système de combat aussi innovant existant et dépasse un simple projet d’amélioration de char : « ce n’est pas un nouveau Léopard ou un nouveau Leclerc » s’est vanté le ministre français. Ce dernier n’a pas manqué par ailleurs de souligner que « nos amis américains n’ont pas encore commencé à réfléchir au post Abrahams et que les Russes enregistrent de grosses difficultés sur l’avenir de leur génération actuelle de chars. » Les Britanniques, ignorés par le ministre, ont débuté la production du Challenger 3 ce mois-ci, qui devrait être opérationnel jusqu’en 2040 au moins selon le Ministry of Defence (MoD) britannique.

Rappelons que l’aboutissement du MGCS n’est pas prévu avant 2040 et, comme souvent, pourrait prendre du retard comme c’est fréquemment le cas pour des projets de cette envergure. Pour l’heure, Sébastien Lecornu a annoncé que 500 millions d’euros sont alloués au MGCS dans la loi de programmation militaire française qui s’étend jusqu’en 2030. « Ce n’est pas rien ! » a-t-il insisté.

renouer l’Amitié franco-allemande

S’il y a bien un point que les deux ministres ont souhaité afficher, c’est l’amitié franco-allemande. Sébastien Lecornu, tout comme Boris Pistorius s’en sont félicités durant leur conférence de presse  – au contenu informatif limité. Finis les désaccords sur le SCAF liés à la répartition de la construction des différentes composantes. Désormais, la place est à la consultation des armées, qui après tout seront celles qui utiliseront le SCAF d’ici une vingtaine d’années.

Le MGCS est le résultat d’un « contact très étroit entre nos deux ministères » s’est réjoui M. Pistorius, qui s’est montré optimiste s’agissant de l’approbation du projet par le Bundestag, qui devrait voter d’ici à la fin de l’année : « je n’ai aucun doute qu’il sera adopté par une très large majorité » a-t-il assuré. Même son de cloche de la part de Sébastien Lecornu pour le vote à l’Assemblée nationale.

En reprenant un passage du discours d’Emmanuel Macron à La Sorbonne, prononcé jeudi matin, le ministre allemand a insisté sur le « besoin d’une vision européenne de l’industrie de la défense« . Dans cet esprit, Sébastien Lecornu a manifesté son intérêt pour visiter une usine Rheinmetall, un fait très rare selon le ministre.

Les ministres ont enfin assuré que le projet demeurera ouvert à d’autres pays qui souhaiteraient s’y joindre, dont l’Italie, qui est déjà membre observateur du MGCS, ou encore la Pologne.

Liste de piliers :

Plateforme; fonction à feu classique; innovante; connectivité (Cloud combat, système com’); simulation associée au système; capteurs du système; protection active des diffs briques du système (antidrône); infrastructures

Rencontre Blinken – Lecornu à Satory : une opération de com’ réussie

Le Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, de passage à Paris ce mardi, a visité le site de construction de Nexter à Satory, en compagnie du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. L’occasion pour eux de rappeler l’importance d’investir dans l’armement et de soutenir l’Ukraine.

Au cours d’une visite étape en France, en direction d’Israël, le Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, s’est rendu sur le site de Nexter, à Satory, dans les Yvelines. Ce fut l’occasion pour celui-ci de rappeler l’importance du partenariat entre la France et les Etats-Unis en matière de Défense. Accompagné du ministre aux Armées, Sébastien Lecornu, Blinken a tenu une courte conférence de presse devant un canon Caesar, exposé dans un hangar de l’entreprise.

Durant ses quelques minutes de déclaration, Anthony Blinken a souligné qu’il est « absolument essentiel que les Ukrainiens aient ce dont ils ont besoin pour se défendre », en particulier des munitions.

Le Secrétaire d’Etat américain a par ailleurs averti que pour venir en aide efficacement à l’Ukraine, il fallait « opérer un investissement dans nos propres systèmes de défense ». Une manière indirecte de souligner l’importance que tous les pays-membres de l’OTAN atteignent les fameux 2% du PIB consacrés à la politique de Défense. Un objectif auquel la France devrait parvenir en 2025.

Blinken est aussi revenu sur les difficultés persistantes de l’administration américaine à faire voter le paquet d’aides à l’Ukraine de 60 milliards de dollars par le Congrès. Pour l’heure, la Chambre des représentants, à majorité républicaine, refuse de voter ce budget. « Les promesses de budget faites par le président Biden doivent être remplies aussi vite que possible […] Les problèmes auxquels nous faisons face ne vont pas être résolus tout de suite » a prévenu le Secrétaire d’Etat.

En réponse à l’intervention de son homologue américain, Sébastien Lecornu, a annoncé une nouvelle augmentation de la cadence de production des canons Caesar : « nous allons rehausser la production jusqu’à 12 canons par mois dans les temps qui viendront » a-t-il déclaré. Pour l’instant, la production est de six par mois.

 

Une armée suédoise en renouvellement

Les chefs d’Etat-major français et suédois ont donné une conférence de presse ce jeudi pour exposer les prochains domaines de collaboration entre la France et la Suède en matière de défense. L’occasion pour Micael Bydén de présenter les priorités de l’armée suédoise pour les prochains années, après son accession à l’OTAN.

Deux semaines après l’accession officielle de la Suède à l’OTAN, le général Thierry Burkhard et son homologue suédois, le général Micael Bydén, ont donné une conférence de presse conjointe pour exposer les nouveaux domaines de collaboration entre la France et la Suède en matière de défense.

A l’occasion d’une courte déclaration au cours de la conférence de presse, Thierry Burkhard s’est félicité que désormais la mer Baltique était devenue un « lac otanien », après l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN. Rappelons que dans le droit, la mer Baltique reste une mer internationale que les Russes sont en droit d’utiliser au même titre que les pays de l’OTAN.

L’entrée de la Suède marque la fin de deux siècles de neutralité pour ce royaume depuis l’arrivée de Bernadote sur le trône en 1810. Durant la conférence de presse, le général suédois a établi un objectif clair : rééquiper et faire grandir l’armée suédoise pour faire face à une éventuelle invasion russe.

Renforcer l’armée suédoise

L’un des engagements majeurs de la Suède pour la décennie est de faire grandir son armée de terre. Parmi les évolutions prévues, Micael Bydén a déclaré vouloir amener le nombre de troupes à 8 000 conscrits d’ici à 2025 et à 10 000 d’ici à 2030. « L’essentiel des nouvelles troupes iront à l’armée de terre » assure le général suédois. Durant son allocution, Thierry Burkhart s’est d’ailleurs montré élogieux à l’égard de l’armée suédoise, pourtant bien plus petite que l’armée française, qu’il a estimé « bien équipée » et professionnelle.

Rappelons que dans le domaine aérien, l’armée suédoise possède aujourd’hui cent avions de combats : il s’agit de l’une des plus grandes flottes aériennes d’Europe.

La Suède possède aussi plusieurs entreprises renommées en matière de défense. Parmi elles, mentionnons Saab, pour les avions de chasse, dont les Grippen Fighters et Volvo Defense, spécialisée dans le transport de troupes. L’autre entreprise suédoise majeure est BAE Systems & Land Armement, une holding de la compagnie britannique BAE Systems, qui construit des chars et des canons.

Préparer les Suédois à la guerre

Dans sa réponse aux questions des journalistes, Micael Bydén a précisé son désir de communiquer davantage auprès des Suédois pour les préparer à un éventuel conflit.

« Dans les années 1950 et 1960, nous avons baissé considérablement les effectifs de notre armée et avons quasiment supprimé la conscience de défense civique en Suède » a rajouté le général suédois. Une des initiatives qu’il compte désormais entreprendre, est la sensibilisation des jeunes suédois à la guerre.

Un premier changement est intervenu au début de l’année, lorsque les médias suédois ont couvert tout particulièrement le conflit ukrainien, pour alerter sur le risque sérieux de conflit en Europe. Le général Bydén a insisté : « vous ne pouvez préparer les mentalités à la guerre dans une situation de conflit ouvert ». Mieux vaut donc anticiper au maximum.

Le budget de la Défense suédois devrait atteindre les 2% du PIB de la Suède cette année d’après les estimations du gouvernement.